Quand je vois ce ciel
Quand je vois ce ciel tout prêt
à nous corroder, nous ioniser
arracher les électrons de nos troncs
j’ouvre la bouche comme un con
On a mis dans ma tête des choses et des bruits
des absences terribles, des pulsions d’ici
et d’ailleurs
et dans mes yeux des capteurs
Il y a parfois dans le ciel
des choses qui s’arrangent qui s’ordonnent
un rouage de chef d’orchestre un peu fou
des gestes sorciers ;
Je voudrais monter d’un coup au sommet
ultime & jeter mes yeux
à la main
dans l’immensité ;
Voyageant à la vitesse de la lumière,
la lumière – et oui – reviendrait taper dans mes fibres
avec ces électrons arrachés du début
porteurs d’une information
Comment agencer tout cela
Comment imbriquer ces éléments disparates et liés
Comment me liquéfier ?
Comment ?
Et la pluie d’en haut
tombe et ruisselle
sur le sommet
jusqu’aux racines montagneuses
qui plongent
au creux
de la boule en fer du centre
de la Terre
issue
d’une
autre étoile.
Brice Haziza (2021), fragment du recueil « En cours d’accrétion », poésie astrophysique